Un carré qui ne tourne pas rond

Admin Nombre de messages : 970 Age : 39 Date d'inscription : 11/04/2006

Citation :: Le carré magique du Brésil, Kaka-Ronaldinho-Adriano-Ronaldo, ne fait pas d'étincelles depuis le début de la Coupe du monde. Le positionnement bas de Ronnie est remis en cause tout comme l'utilité des deux pointes. Mais Carlos A. Parreira ne va probablement rien changer pour affronter la France.

En mathématiques, dans un carré magique, la somme de chaque ligne horizontale, de chaque colonne verticale et de chaque diagonale est égale à un même nombre, que l'on appelle la somme magique. Dans l'équipe du Brésil, l'addition de Ronaldinho, Kaka, Adriano et Ronaldo est sensée produire du beau jeu mais depuis le début de la Coupe du monde, ce n'est pas le cas. Alléchant sur le papier, le fameux carré magique des Auriverde ne fonctionne pas toujours, ou en tout cas, pas comme on pouvait l'imaginer. Les victoires passent, la Seleçao convainc mais ne séduit pas même après quatre victoires et dix buts.

Carlos Alberto Parreira n'est pas entièrement satisfait du jeu produit par son équipe. S'il continue de marteler que le Brésil "s'améliore de match en match", le sélectionneur prouve par cette phrase que sa formation n'a pas atteint le niveau qu'il en attend. Zé Roberto, lui, va jusqu'à avouer que les quintuples champions du monde ont "péché par moments" . Un sentiment que Roberto Carlos ne connaît visiblement pas. Pour lui l'essentiel est d'avancer dans le tournoi. "Le beau jeu ça veut dire quoi? Tu fais du beau jeu et tu perds 1 à 0 et bien, tu rentres à la maison plus tôt que prévu".

Ronaldinho frustré?

Mis à part Ronaldo qui revient fort, les autres superstars déçoivent et, en premier lieu, Ronaldinho. Le Barcelonais est à des années-lumière du rendement qui est le sien avec son club. Depuis le début, il ronge son frein et fait dans le politiquement correct. "C'est un bonheur égal de donner une passe de but que d'en marquer" ou "mon but c'est que les attaquants aient des ballons et marquent" , etc, etc. Sur le terrain, contre les Ghanéens, son immense colère quand Cafu l'a oublié au point de penalty pour tenter sa chance tout seul en dit pourtant long sur sa frustration.

Résultat, Ronaldinho n'a plus marqué avec le maillot jaune depuis plus d'un an. A sa décharge, il est vrai que le Ballon d'Or jour plus haut avec le Barça. Au Brésil, on souhaite aussi le voir évoluer à ce poste. "Au Barça, il est plus proche des attaquants et il est plus à l'aise", affirme Rivelino, champion du monde en 1970 et consultant. "Ronaldinho joue mieux avec le Barça parce qu'il joue plus près de la surface, renchérit son ex-coéquipier, lui aussi consultant, Tostao. Quoiqu'on en dise, c'est un attaquant et pas un fournisseur de ballons."

Parreira, plutôt conservateur

Deuxième souci, la paire Adriano-Ronaldo. Elle se marche clairement sur les pieds. Evoluant dans le même registre, le "Fenomeno" et "l'Empereur" font double emploi. Le Brésil a toujours mieux joué avec Robinho en électron libre autour de Ronaldo, comme contre le Japon, ou avec Adriano, en fin de match face à la Croatie et l'Australie. Le sélectionneur brésilien en est conscient mais donne encore priorité à son carré magique. "Si vous changez tout le temps alors vous n'allez nulle part. S'il y a nécessité, il y a des plans B. On a le même système depuis quatre ans, on ne va pas en changer".

Face à la France samedi, il est probable que Robinho soit titulaire s'il est remis de sa blessure. Sinon, Adriano conservera sa place. L'autre solution pour Parreira serait de jouer avec trois milieux comme à chaque fois que Juninho est entré. Une option qui n'a pas convaincu. Le sélectionneur auriverde tend de toute façon plus au conservatisme qu'à la révolution. Il ne risque donc pas de passer de ses quatre magiciens face aux Bleus. Il espère simplement qu'ils trouveront enfin la bonne formule. Ou au moins leur baguette...
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